« On appelle les femmes de cette ville les abeilles ou les pigeons. Elles sont séduisantes et toutes cultivent des carrés de jasmin, de menthe sauvage, de lycopode, de lierre, de lavande, de laurier, d'iris, de liseron...
...et en cachette des hommes une plante rare, " la jalousie ". La jalousie est une fleur qui ne pousse qu'à Nedroma ou Rayhana, qu'importe. Je suis jaloux. Tout le monde est jaloux ! Othello, lui aussi, était jaloux. »
Après avoir appris la nouvelle de la mort de son père, Hazar, jeune ingénieur spécialisé dans le traitement des dattiers du sud, retourne dans sa ville natale. Dans la maison où il a grandi, il revoit Sara, sa belle-mère juive, seconde femme de son père, toujours belle, jeune et désirable. De l'une des chambres provient la voix de sa demi-sœur, Aya, frappée de malédiction car de mère juive et séquestrée pour avoir été violée par Hazar des années plus tôt. Et toute la mémoire de cette maison, où la jalousie a infusé dans les parfums d'encens, lui revient la cohabitation entre les épouses toutes deux tisseuses, ses six sœurs cuisant dans la frustration, son demi-frère hermaphrodite Isaac.. Tout comme La Soumission et Haras de femmes, Les Gens du parfum est une nouvelle variation poétique et musicale sur le thème du désir étouffé, du désir interdit dans une famille arabe.
« C'est un exercice difficile que de prétendre repérer dans le panorama des romans contemporains les futures oeuvres pérennes. Il est pourtant tentant de voir dans Les Gens du parfum de Amin Zaoui une d'entre elles. Comme son prédécesseur, Haras pour femmes, ce roman allie en lui le souffle de la poésie arabe et une inspiration venue de la littérature nourrie par la psychanalyse, issue du surréalisme, de Breton à Bataille ou Maurice Blanchot. (...) Dans la dernière image du récit, Aya est symboliquement désenchaînée. Il s'agit là d'une critique particulièrement virulente de l'Islam intégriste, vu comme foncièrement misogyne. D'une certaine manière la famille du récit est l'image d'une société intégriste où la femme est par essence la figure de la Mère interdite et qui devient l'arène où se déchaînent des passions incestueuses. L'auteur se fait ici l'avocat du Diable : Les Gens du parfum est le bestiaire fantastique des fantasmes d'une société et d'une religion. »
Max Véga-Ritter, dzlit.fr
L' AUTEUR
Amin Zaoui est né en 1956 dans l'ouest algérien à M'sirda (région de Tlemcen). Professeur de littérature à Oran, puis à Paris VIII, il fut aussi producteur et animateur pour la télévision. Après avoir été accueilli en France à Caen en 1995 par le Parlement international des écrivains, Amin Zaoui est retourné vivre à Oran en 2000. Du même auteur : Sommeil du mimosa (Motifs n° 91), La Soumission (Motifs n° 122) et La Razzia.
ÉTAT (LIVRE OCCASION) | Pas de pli de lecture au dos, Très bon état |
Collection | Fiction française |
Date parution | 2003 |
Dimensions | Format moyen souple broché (13x20x1.5cm) |
Editeur | LE SERPENT À PLUMES |
Nb pages | 173 |
Les Gens du parfum ( Amin ZAOUI )
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