« Je vais te faire embaucher au Betrieb. La couture, c’est mieux pour toi. Le rythme est soutenu mais tu es assise. D’accord ?
– Je ne sais pas.
– Si tu dis oui c’est notre enfant. Le tien et le mien. Et je te laisserai pas.
Mila se retourne :
– Pourquoi tu fais ça ? Qu’est-ce que tu veux ?
– La même chose que toi. Une raison de vivre. »
En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.
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Prix des Lecteurs du Maine Libre - 2013 ♦ Prix SOS Libraires Littérature française - 2014 ♦ Prix des Libraires - 2014 ♦ Prix Gabrielle d'Estrées - 2014 ♦ Prix Libraires en Seine - 2014 ♦ Prix de l'Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire - 2014 ♦ Prix du roman historique coup de coeur des lecteurs du CIC Ouest - 2014 ♦ Prix Jean d'Heurs - 2015 ♦ Prix littéraire des lycéens et apprentis de la région Ile de France (Hauts-de-Seine) - 2015 ♦ Prix Jean Monnet des jeunes Européens - 2014
« Valentine Goby s'en tire magistralement. Une écriture exceptionnelle, organique, concrète, forte, incantatoire. Un livre hallucinant mais pas désespérant. » Geneviève Bridel, Radio suisse romande
« En s'attaquant à un tel sujet, Valentine Goby prenait un risque. Elle gagne son pari grâce à une langue très moderne, un récit presque haletant, des moments de grâce et d'entraide entre les prisonnières qui fêtent Noël comme elles le peuvent ou récitent Verlaine pour lutter contre le froid. (…) un point de lumière dans les ténèbres. A lire et à offrir. » Ariane Bois, Avantages
« Magistral Kinderzimmer ! L'auteur capte de façon stupéfiante les petits gestes d'amour minuscules et secrets des femmes du camp. Un roman de lumière et d'effroi qui est un hymne à l'espoir que rien ne peut tuer tout à fait. » Elodie Fondacci, Radio Classique
« Une écriture sans concessions, tout à tout dépouillée et glaciale — à l'image du camp — puis poétique et bouleversante, sert ce texte virtuose qui place l'auteure parmi les grands de la littérature française. (...) Un pur chef d'œuvre. » Sandrine Maliver-Perrin, Page des libraires
« Un livre plein de chair, plein d'espoir et plein de vie. » Philippe Lecomte, RTL
« Bien qu'écrit à la troisième personne, le récit garde une fraîcheur orale et intime, sans glisser dans le pathos. » Frédérique Roussel, Libération
« D’abord, il y eut cette rencontre, un jour de mars 2010 : un homme de soixante-cinq ans se tient là, devant moi, et se présente comme déporté politique à Ravensbrück. Outre que c’est un homme, et à l’époque j’ignorais l’existence d’un tout petit camp d’hommes non loin du Lager des femmes, il n’a surtout pas l’âge d’un déporté. La réponse est évidente : il y est né.
La chambre des enfants, la Kinderzimmer, semble une anomalie spectaculaire dans le camp de femmes de Ravensbrück, qui fut un lieu de destruction, d’avilissement, de mort. Des bébés sont donc nés à Ravensbrück, et quoique leur existence y ait été éphémère, ils y ont, à leur échelle, grandi. J’en ai rencontré deux qui sont sortis vivants de Ravensbrück, ils sont si peu nombreux, et puis une mère, aussi. Et la puéricultrice, une Française, qui avait dix-sept ans alors. C’était un point de lumière dans les ténèbres, où la vie s’épuisait à son tour, le plus souvent, mais résistait un temps à sa façon, et se perpétuait : on y croyait, on croyait que c’était possible. Cette pouponnière affirmait radicalement que survivre, ce serait abolir la frontière entre le dedans et le dehors du camp. Envisager le camp comme un lieu de la vie ordinaire, être aveugle aux barbelés. Et donc, se laver, se coiffer, continuer à apprendre, à rire, à chanter, à se nourrir et même, à mettre au monde, à élever des enfants ; à faire comme si.
J’ai écrit ce roman pour cela, dire ce courage fou à regarder le camp non comme un territoire hors du monde, mais comme une partie de lui. Ces femmes n’étaient pas toutes des héroïnes, des militantes chevronnées, aguerries par la politique et la Résistance. Leur héroïsme, je le vois dans l’accomplissement des gestes minuscules du quotidien dans le camp, et dans ce soin donné aux plus fragiles, les nourrissons, pour qu’ils fassent eux aussi leur travail d’humain, qui est de ne pas mourir avant la mort. Mila, mon personnage fictif, est l’une de ces femmes. Kinderzimmer est un roman grave, mais un roman de la lumière.»
V.G.
Valentine Goby est née en 1974. Elle a publié quatorze romans en vingt ans, dont, chez Actes Sud, Kinderzimmer en 2013, un livre avec lequel elle a obtenu treize prix littéraires dont celui des Libraires, Baumes en 2014, Un paquebot dans les arbres en 2016 puis Murène en 2019. Passionnée par l'histoire et par la transmission, la mémoire est son terrain d'exploration littéraire essentiel.
Depuis 2002 elle compose simultanément une oeuvre importante pour la jeunesse. (Source Actes Sud)
ÉTAT (LIVRE OCCASION) | Avec sa jaquette papier amovible, Pas de pli de lecture au dos, Très bon état |
Collection | Domaine français |
Date parution | 2015 |
Dimensions | 12x22x1.5cm, Grand format souple broché, avec jaquette papier |
EAN | 978-2330022600 |
Editeur | Actes Sud |
Genre/Thème(s) | Roman historique, Seconde Guerre mondiale |
ISBN | 2330022603 |
Nb pages | 221 |
Kinderzimmer ( Valentine GOBY ) - Grand Format
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