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« Revenir aux années sombres en France, c'est toujours mettre à l'épreuve la mémoire nationale en découvrant les limites d'une Grande nation républicaine en crise et asservie; c'est forcément pour ma génération soulever la question de la responsabilité dans le sinistre processus, qui, depuis Montoire, de Berlin à Vichy, aboutit au cauchemar... »
De 1940 à 1944, personne n'échappe au chaos, et surtout pas les artistes convoqués au chevet de la nation malade. Qu'il s'agisse de l'occupant, de l'État français, de la critique, du public et des artistes eux-mêmes, tous sont assurés que l'art doit conjurer la crise en édifiant les foules et en soignant les âmes. La vie artistique continue, les expositions attirent du monde, le marché de la peinture est florissant, la décentralisation populaire bat son plein. Il n'empêche, des ruptures de taille assombrissent radicalement le paysage de l'avant-guerre. L'exil des modernes, l'exclusion des artistes juifs et maçons, la mise au ban de Picasso, la corporation des peintres et des sculpteurs, Vlaminck, Derain, Van Dongen et d'autres, invités par le Reich à visiter l'Allemagne, les titans de Breker à l'Orangerie des Tuileries, la complicité d'une partie des élites: pour la première fois, ce livre retrace avec précision ce que fut la France artistique des années noires et une situation d'exception où l'art joua gros - sa liberté.
En s'attachant à cet aspect méconnu de la vie culturelle, l'auteur éclaire de façon inédite le " coeur du système " - le régime de Vichy et la politique de l'occupant -, mais aussi l'imaginaire des Français: leurs nostalgies, leurs peurs et leurs espoirs.
« En 1993, Laurence Bertrand Dorléac publiait L'Art de la défaite. Cette somme parue au Seuil était le fruit de quinze années d'enquête dans les archives et auprès de témoins, parmi lesquels Arno Breker, le sculpteur préféré de Hitler. Pour la première fois, le champ culturel et artistique en France entre 1940 et 1944 se trouvait intégralement et sérieusement étudié. Chez les peintres, sculpteurs, écrivains, cinéastes et musiciens, l'historienne confirmait bien des faits révoltants (actes de collaboration, compromissions, lâchetés) mais dissipait aussi nombre de clichés. » Éric Biétry-Rivierre, Le Figaro
L'AUTEUR[E]
Laurence Bertrand Dorléac, née en 1957, est une historienne de l'art, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris où elle dirige le séminaire " Arts et sociétés ", lauréate de l'Institut universitaire de France.
ÉTAT (LIVRE OCCASION) | Pas de pli de lecture au dos, Très bon état |
Collection | L'Univers Historique |
Date parution | 2010 |
Dimensions | Grand format souple broché (14x22x4cm) |
Editeur | Seuil |
Nb pages | 500 |
L'art de la défaite : 1940-1944 ( Laurence BERTRAND-DORLÉAC )
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