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« La désobéissance civile est le recours, interne à la démocratie, de ceux qui se sentent dépossédés d'une voix dans leur histoire. Non qu'ils soient des “sans-voix”, et soient totalement sans expression [...], mais bien plutôt parce que la société ne fournit pas le contexte dans lequel leurs mots auraient un sens, ou dans lequel en tout cas on pourrait les signifier, les vouloir-dire réellement. »
« L'idée de la résistance en démocratie n'est pas un refus de la démocratie, au contraire. »
Les raisons de se révolter ne manquent pas. Mais en démocratie, s’engager dans un combat contre l’injustice, l’inégalité ou la domination est un geste qui doit s’exprimer sous une forme d’action politique acceptable. Parmi ces formes se trouve la désobéissance civile : elle consiste, pour le citoyen, à refuser, de façon non-violente, collective et publique, de remplir une obligation légale ou réglementaire parce qu’il la juge indigne ou illégitime, et parce qu’il ne s’y reconnaît pas. Cette forme d’action est souvent considérée avec méfiance : pour certains, elle ne serait que la réaction d’une conscience froissée, puisqu’elle n’est pas articulée à un projet de changement politique ; pour d’autres, elle mettrait la démocratie en danger en rendant légitime un type d’action dont l’objet pourrait être d’en finir avec l’État de droit. Ce livre original, écrit par un sociologue et une philosophe, analyse le sens politique de la désobéissance, en l’articulant à une analyse approfondie des actes de désobéissance civile qui prolifèrent dans la France d’aujourd’hui – à l’école, à l’hôpital, à l’université, dans des entreprises, etc.
Il montre comment ces actes s’ancrent avant tout dans un refus de la logique du résultat et de la performance qui s’impose aujourd’hui comme un mode de gouvernement. À la dépossession qui le menace – de son métier, de sa langue, de sa voix –, le citoyen ne peut alors répondre que par la désobéissance, dont le sens politique doit être pensé.
« Respectivement sociologue et philosophe, Albert Ogien et Sandra Laugier ont mis en commun leurs savoirs pour tenter de préciser le sens politique de la «désobéissance civile» dans la France d’aujourd’hui. [...] Albert Ogien et Sandra Laugier pointent un véritable « mode de gouvernement » dans « la logique du résultat et de la performance » qui prolifère dans les administrations françaises.
Et c’est bien à l’aune de l’humaniste résistance à cette sorte de dictature du chiffre qu’il convient de penser la désobéissance civile, qui ne peut dès lors être confondue, ni par ses partisans ni par ses détracteurs, avec un rejet du politique. » L'Humanité
LE[S] AUTEUR[S]
Albert Ogien est sociologue, directeur de recherches au CNRS, directeur de l’Institut Marcel-Mauss (CNRS-EHESS). Il est notamment l’auteur de L’Esprit gestionnaire (EHESS, 1995), Les Règles de la pratique sociologique (PUF, 2007) ou encore de Désacraliser le chiffre (Quaé, 2013)..
ÉTAT (LIVRE OCCASION) | Pas de pli de lecture au dos, Très Bon état (Proche de "Comme neuf") |
Collection | La Découverte Poche / Sciences humaines et sociales |
Date parution | 2011 |
Dimensions | 12x19x2cm, Format semi-poche |
Editeur | Éditions La Découverte |
Nb pages | 220 |
Numéro | 352 |
Pourquoi désobéir en démocratie ? ( Albert OGIEN, Sandra LAUGIER )
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