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Les heures noires du théâtre français: petites compromissions et grandes lâchetés...
À l'exception notable du Marchand de Venise, le théâtre évite, depuis la Seconde Guerre mondiale, de représenter sur scène un personnage juif et désigné comme tel. Et lorsqu'il s'y hasarde, il provoque de violentes réactions. Il fut pourtant une époque où " la question juive " était l'un des sujets de prédilection de la scène française. Des pièces antisémites, consciemment revendiquées ou non, étaient jouées avec un très grand succès dans de nombreux théâtres parisiens. Les critiques se déchaînaient. L'antisémitisme de ce répertoire dramatique était discuté, approuvé ou combattu pour ce qu'il était à l'époque : une opinion politique.
L'antisémitisme ne se cantonnait pas à ces pièces, aujourd'hui tombées dans l'oubli, il contamina l'ensemble de la vie théâtrale des années 1880 à la Seconde Guerre mondiale, exhibant sur scène le " type juif ". Il irrigua aussi bien le théâtre de boulevard " de droite " que le théâtre d'avant-garde " de gauche ". (Gémier, Lugné-Poe ou Dullin ont contribué à diffuser cette caricature dans le public.) Certains auteurs dramatiques juifs eux-mêmes ajoutèrent leur voix au concert antisémite. Tous dénoncèrent le " théâtre juif ou enjuivé ", synonyme d'un théâtre médiocre, boulevardier, par opposition au théâtre pur, pauvre, d'avant-garde, aux mains des vrais artistes.
Ce volume propose une réflexion autour de quelques textes importants - inédits ou opportunément disparus après-guerre - et d'un cahier photos, sur cette mémoire " confisquée " du théâtre. Non pour jouer les procureurs mais pour comprendre le rôle et la responsabilité du théâtre dans notre histoire politique.
« Cette étude serrée, illustrée de nombreux textes et documents, va à l'encontre de l'histoire officielle du théâtre. » Brigitte Salino , Le Monde.
« Un livre pour transcender autrement le traumatisme de la Shoah :« Historienne du théâtre, Chantal Meyer-Plantureux s'applique à l'ambitieux projet d'inscrire le spectacle vivant dans l'histoire politique de la France. (...) Dans Les Enfants de Shylock, elle décrit avec érudition et nuances comment le personnage du juif a marqué le théâtre de la fin du XIXe siècle à la Libération. (...) Évitant le réquisitoire, son ouvrage restitue une «mémoire confisquée ou travestie par les milieux du spectacle de l'après-guerre. » Pierre-André Taguieff, L'Express.
L'AUTEUR[E]
Enseignante à Paris III, Chantal Meyer-Plantureux dirige un séminaire sur le théâtre dans la vie intellectuelle et politique, de l'affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie. Elle a notamment écrit la biographie Bernard Dort, un intellectuel singulier parue en 2000. Elle a reçu le Grand prix de la critique 2003/2004 pour la collection " Le Théâtre en question "
À NOTER... | Livre épuisé, Livre rare |
ÉTAT (LIVRE OCCASION) | Bon état (pli de lecture au dos) |
Collection | Le théâtre en question |
Date parution | 2005 |
Dimensions | Grand format souple broché (14x21x2cm) |
Editeur | Éditions Complexe |
Illustrations | Encart central comportant 16 pages de photos, Noir et blanc |
Nb pages | 270 |
Les Enfants de Shylock ou l'antisémitisme sur scène ( Chantal MEYER-PLANTUREUX )
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