Alors que nous vivons le dernier automne du millénaire qui a vu naître notre langue, Claude Duneton expose dans ce livre la plus provocante des thèses : vivons-nous, aveugles ou impuissants, la "mort du français" ?
Alors que la disparition de notre langue reste considérée, par les linguistes, comme un pur fantasme, une peur irrationnelle exprimée seulement par quelques académiciens nostalgiques, l'auteur entraîne le lecteur dans un voyage en France à travers le temps et les langues.
Il évoque longuement l'importance qu'a eue la suppression des langues secondaires, rappelle, fait méconnu, que notre pays est le seul en Europe, et peut-être au monde, où les quatre-cinquièmes de la population ont changé de langue depuis cent ans. Quatre-vingts pour cent des familles françaises n'étaient pas de " langue française ". Et il souligne cette évidence : " Le français n'est pas véritablement la langue des Français. Fabriquée dès le départ par une chatoyante élite, puis travaillée au long des siècles comme un bijou par une coterie de gens du monde, elle ne possède aucune assise locale, aucun terreau régional sur lesquels elle a poussé. "
Alors que l'anglais, l'allemand, l'espagnol, ou plutôt le castillan, sont des plantes de " plein air " qui sont les produits d'une lente germination sur leurs sols nationaux, le français, lui, est une plante de serre, choyée, raffinée, distribuée ensuite à la nation Française en lui faisant obligation de ne pas l'abîmer.
Cher lecteur, Claude Duneton vous apprend que la langue française n'a peut-être plus que votre vie devant elle : rendez-vous compte que ce n'est pas l'éternité.
« Tous les livres de Claude Duneton sont de purs plaisirs de lecture. Parce que le bonhomme écrit dans une langue toute de verve et de vivacité. Et parce que le style y sert des propos d’une fameuse intelligence.
Avec La Mort du français, Duneton se fait prophète de malheur. Et il parvient à nous convaincre qu’on l’aura bien mérité (...) Claude Duneton nous invite à arrêter de pleurer les préciosités perdues du subjonctif, et à nous rendre compte que la beauté du français n’est pas dans le ronron des alexandrins de Racine, mais dans la verve d’un Rabelais. » Pierre Monette, VOIR (Canada)
Écrivain, chroniqueur au Figaro littéraire, comédien, linguiste et ancien enseignant, Claude Duneton est avant tout un homme de lettres. Passionné par le langage, il s’intéresse aux nombreux trésors que recèle la langue française, passe pour être un véritable dénicheur de l’origine de ses expressions et a signé une étude passionnante et érudite sur la fragilité du français face aux influences extérieures, notamment anglo-saxonnes.
Véritable spécialiste - virtuose même - de la langue de Molière, le français n’est pourtant pas sa langue maternelle puisque, né à Lagleygeolle; en Corrèze, le 21 avril 1935, les premiers mots sortis de sa bouche étaient en occitan. Il a depuis appris l’anglais - l’a même enseigné pendant près de vingt ans - et a tenu de petits rôles au cinéma.
Auteur de nombreux succès (La puce à l’oreille, P’tit Louis), il a été récompensé en 2004 du prix Maurice Genevoix pour Le Monument et en 2007 pour La chienne de ma vie, le récit poétique et nostalgique d’une paysanne pendant l’occupation. Il a également publié La dame de l’Argonaute, un roman historique dans lequel s’entremêlent chansons et expressions populaires, son terrain de jeu favori.
Claude Duneton est décédé à Lille le 21 mars 2012.
Parler croquant (Stock, 1973) • Je suis comme une truie qui doute (Seuil, 1976) • Anti-manuel de français à l’usage des classes du second degré, en collaboration avec Jean-Pierre Pagliano (Seuil, 1978) • La puce à l’oreille : anthologie des expressions populaires avec leur origine (Stock 1978 ; nouvelle édition revue et augmentée : Balland, 2001) • Le Diable sans porte (Seuil, 1981) • La Goguette et la gloire (Le Pré aux Clercs, 1984) • À hurler le soir au fond des collèges : l’enseignement de la langue française, en collaboration avec Frédéric Pages (Seuil, 1984) • Le Chevalier à la charrette, en collaboration avec Monique Baile (Albin-Michel, 1985) • Petit Louis, dit XIV, l’enfance du roi-soleil (Seuil, 1985) • L’Ouilla (Seuil, 1987) • Rires d’homme entre deux pluies (Grasset et Fasquelle, 1990) Prix des libraires 1990. • Le Bouquet des expressions imagées : encyclopédie thématique des locutions..., en collaboration avec Sylvie Claval, (Seuil, 1990) • Marguerite devant les pourceaux (Grasset et Fasquelle, 1991) • La Duchesse de Malfi, avec John Webster (Grasset et Fasquelle, 1991) • Bal à Korsor, sur les traces de Louis-Ferdinand Céline Grasset et Fasquelle, 1994) • Le Voyage de Karnatioul (Éditions du Laquet, 1997) • Histoire de la chanson française (coffret - 2 volumes : Vol. 1 - Des origines à 1780 ; Vol. 2 - De 1780 à 1860) (Seuil, 1998) • Le Guide du français familier (Seuil, 1998) • La Mort du français (Plon, 1999) • La Chienne de ma vie (F. Janaud, 2000) • Mots d’amour : petite histoire des sentiments intimes (Seuil, 1999) • Au Plaisir des mots (Balland, 2004) • Le Monument (Balland, 2004) • Loin des Forêts rouges (éd. Denoël, 2005) • Les Origimots, avec Victor Salas (Gallimard Jeunesse, 2006) • Pierrette qui roule. Les terminaisons dangereuses (Mango, 2007) • Mémoires d’enfance, recueil collectif (Phébus, 2008) • La dame de l’Argonaute (Denoël, 2009)
ÉTAT (LIVRE OCCASION) | Pas de pli de lecture au dos, Très bon état |
Date parution | 1999 |
Dimensions | 14x22x1.5cm, Grand format souple broché |
EAN | 978-2259190411 |
Editeur | PLON |
Genre/Thème(s) | Essais littéraires |
ISBN | 2259190413 |
Nb pages | 148 |
La mort du français ( Claude DUNETON ) - Grand Format
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